Comment éduquer les enfants à l’indépendance

10 conseils pratiques à mettre en place immédiatement

La méthode Montessori accorde une grande importance au concept d’autonomie de l’enfant, qui est progressif et dépend du niveau de développement de l’enfant, mais aussi des stimuli que nous lui fournissons. L’autonomie s’acquiert de différentes manières : par certains jeux de type Montessori dédiés aux activités de la vie pratique (s’habiller, se laver, faire le petit ménage ou la cuisine), mais aussi par la sécurité transmise par les parents, le contact avec la nature, la possibilité d’explorer le monde (en toute sécurité).

Il m’arrive de plus en plus souvent d’entrer en contact avec des enfants qui manquent d’assurance ou qui ont une faible estime d’eux-mêmes. Je ne peux pas dire si cela commence à devenir un cas d’école, mais je le vois de plus en plus.
Des enfants qui sont soumis ou parfois agressifs. Des enfants qui se déprécient, qui ne pensent jamais qu’ils sont « assez ».
Mais surtout, des enfants qui ne supportent pas les frustrations : ils entrent en crise, ils désespèrent, ils ne trouvent pas en eux la fameuse résilience, c’est-à-dire la capacité à faire face à un problème et à le surmonter psychologiquement.

Autonomie et estime de soi vont de pair

Un enfant peut rechercher l’autonomie lorsqu’il a suffisamment confiance en son environnement, en ses parents et en lui-même. L’autonomie et l’estime de soi sont toutes deux des processus continus : elles doivent être cultivées.

L’enfant se compare constamment aux autres : il croit que les autres sont meilleurs que lui ;
l’enfant peut devenir inutilement agressif : même lorsque les circonstances sont favorables, un enfant insécurisé peut ressentir des émotions telles que la colère et la frustration, ou adopter des attitudes provocantes qui indiquent un besoin d’attention ;
l’enfant peut être trop tolérant : ces enfants craignent d’être rejetés par leurs parents et d’être exclus par leurs amis, ils ont donc tendance à se conformer excessivement et à essayer de plaire aux autres au point d’annuler leur propre personnalité ;
l’enfant dépend de nos louanges : si nous louons l’enfant non pas pour ses bonnes actions mais pour des choses qui ne dépendent pas de lui (être beau, être mince…), nous risquons de le rendre dépendant de notre consentement et aussi de créer des problèmes d’estime de soi qui conduisent à des troubles alimentaires prématurés.

Pratiquons la pédagogie du contact

Les vices n’existent pas. Le premier et le plus efficace des moyens au monde pour rendre les enfants autonomes, donc avec une confiance en soi suffisante, est de les aimer inconditionnellement.

Un enfant qui se sent désiré, entouré et aimé est un enfant qui naît en bonne santé, fort et en sécurité et qui a donc plus de chances de développer ses talents personnels et de rechercher une saine autonomie.

Évitons de dire à l’enfant qu’il va se faire mal : mettons-le dans la condition de ne pas se faire mal.
Évitons de dire à l’enfant de ne pas se salir.
En France, nous sommes vraiment toujours bloqués dans le débat sur l’introduction du tablier à l’école pour que les enfants se ressemblent tous et ne se salissent pas ?
Les enfants ne sont pas tous égaux et ne devraient pas être poussés à l’être. Plus important encore : ils ont pleinement le droit de se salir !
Le bon choix pour leur inculquer la confiance en soi nécessaire n’est pas de leur demander de ne rien toucher pour ne pas se salir, mais plutôt de les habiller confortablement, dans du coton blanc parfaitement lavable, et de les laisser découvrir le monde en le touchant avec leurs mains.

Surtout, nous évitons les étiquettes : souvent sans nous en rendre compte, nous inculquons aux enfants une idée fixe à leur sujet, ce qui se produit ensuite. C’est ce qu’on appelle la prophétie auto-réalisatrice.
Si nous disons à un enfant, dès son plus jeune âge, qu’il est trop gentil, qu’il est trop drôle, qu’il est le clown de la famille, cet enfant tentera de réaliser notre prophétie en continuant à nous proposer ce modèle à l’infini et en devenant ce que nous lui avons proposé.
De la même manière, si un enfant est étiqueté comme étant un morveux, un enfant capricieux, que deviendra-t-il ? Il aura tendance à répondre de plus en plus aux étiquettes que nous lui avons mal confiées.

Nous devons apprendre à faire confiance à nos enfants, à croire en eux : si nous sommes les premiers à avoir confiance en leurs capacités, ils pourront aussi en avoir.

Et ce n’est pas facile du tout, parce que dans la nature de chaque parent il y a l’instinct de protection : chacun de nous voudrait que ses enfants soient toujours heureux, en bonne santé, sereins, forts, qui savent se défendre et aussi être gentils.

Rappel

Mais rappelons une chose importante : il n’y a pas de parents parfaits, tout comme il n’y a pas d’enfants parfaits !

Chaque enfant a besoin que nous lui fassions confiance et que nous lui donnions la liberté nécessaire pour faire l’expérience de lui-même et DEVENIR lui-même.

Tout ce que nous devons faire, c’est accepter que les enfants ne sont pas les nôtres et que nous devrons prendre une camomille lorsqu’ils commenceront à marcher tout seuls et à découvrir le monde.